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« C’était alors ma conviction. Je me préparais même à recevoir le sacrement de mariage ! Mais tout cela n’était qu’un rêve que le bon Dieu s’est chargé de dissiper.

Je renonce sans regret, croyez-le, à l’union que vous me proposez avec M. Jean-Charles Lormier. Je ne veux pour époux que l’immortel et divin crucifié…

« Oh ! ne me plaignez pas, cher père et bien tendre mère, mais unissez vos prières aux miennes afin que Jésus affermisse de plus en plus le désir que j’ai de me sacrifier à lui pour toujours.

« Ce saint désir, bien chers parents, est le fruit de vos bons exemples et de l’instruction religieuse que vous m’avez fait donner.

« Pour vous récompenser de l’indicible bonheur que je ressens maintenant, et dont je vous suis redevable, je prierai Dieu de vous combler de ses faveurs et d’adoucir dans votre âme et dans la mienne l’amertume de notre séparation terrestre ! »

« Veuillez agréer, cher père et bien tendre mère, l’assurance de mon profond respect et de ma vive affection, et me croire

Votre fille tout aimante,
Corinne de LaRue. »