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excuses et vous me demandez de vous pardonner ! Oh ! père chéri, au lieu de vous accuser et de vous excuser, vous devriez plutôt remercier Dieu, comme je le remercie moi-même, d’avoir fait jaillir la lumière des ombres passagères qui ont enveloppé et attristé un instant notre chère famille.

« Oui, père chéri, vous avez été pour moi le génie bienfaisant, l’heureux intermédiaire dont le ciel s’est servi pour me remettre dans la voie sûre où je suis maintenant et où je désire rester jusqu’au terme de ma vie !

« Ne pleurez pas sur mon sort, père bien-aimé, car je suis heureuse autant, ce me semble, qu’il est possible de l’être ici-bas.

« Et c’est aujourd’hui que je comprends tout ce qu’il y a de vrai dans ces paroles d’une sainte âme : « Mon cœur surabonde de joie et de consolation ! Le couvent est pour moi la porte du paradis, le palais où le Roi des rois veut bien recevoir son indigne épouse. »

« Que les desseins de Dieu sont grands et impénétrables !

« Il y a quelques semaines à peine, je me croyais appelée à rester dans le monde, et j’écrivais à la révérende mère supérieure de notre couvent : « La vie de communauté est belle, sans doute, mais je suis persuadée que la vie de famille l’est bien davantage ! »