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que le bonheur réside toujours dans la réalisation de nos désirs les plus chers ; Dieu le fait naître parfois du sein de nos malheurs ! Le bonheur ? il est partout, quand on le cherche avec les yeux de la foi ; il est même dans la souffrance, si seulement on offre cette souffrance à Dieu en lui disant, comme autrefois Jésus avant de monter sur le calvaire : « Mon Père, s’il est possible, faites que ce calice s’éloigne de moi ; néanmoins que ma volonté ne s’accomplisse pas, mais la vôtre ! » Ah. ! si nous avions la foi véritable, mon ami, que de maux, de peines et de misères nous nous épargnerions ! Car la foi nous ferait accepter avec résignation, toutes les épreuves, en nous faisant entrevoir, après cette vie, un bonheur parfait et éternel !

— J’admets volontiers, dit Jean-Charles, que ce n’est pas ainsi que nous agissons dans le monde pour mériter d’obtenir ce trésor qu’on nomme le bonheur, et après lequel tant de gens soupirent sans pouvoir l’atteindre…

— Pourtant, mon ami, je vous assure que c’est l’unique moyen de l’obtenir. Et quoi qu’il arrive, ne laissez jamais le découragement entrer dans votre cœur !

Priez ! et si c’est la volonté de Dieu que vous épousiez mademoiselle de LaRue, il saura bien faire disparaître les obstacles qui s’élèvent en ce moment entre vous et elle.