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Et Victor entra en disant : « J’ai l’honneur de vous saluer, M. le futur député ! » Mais en apercevant Jean-Charles, qu’il ne s’attendait pas de rencontrer, il devint blanc comme un suaire… Car il était dégrisé maintenant, et la peur, dans son tout petit cœur, revenait encore au galop…

— Veuillez vous asseoir, mon cher M. le notaire, dit M. de LaRue.

— Me permettez-vous, M. de LaRue, dit Jean-Charles, de reprendre la conversation au point où elle était tantôt ?

— Oui, sans doute, mais soyez bref, car… c’est bon… parlez !

— Il vous répugne, disiez-vous, d’avoir pour gendre un simple habitant comme moi. Mais ne sommes-nous pas tous des fils d’habitants ?

— Vous savez que je n’ai pas assez d’instruction pour pouvoir discuter avec vous ces histoires-là ; mais je vous dirai que la fille d’un futur député ne doit pas et ne peut pas épouser un homme qui est sans profession… et de plus, pour en finir, j’ajouterai que j’ai donné mon consentement à votre frère, M. le notaire Victor, qui m’a fait l’honneur de me demander ma fille en mariage…

— Et moi je refuse formellement de donner mon consentement au mariage de ma fille avec ce chercheur d’aventures ! dit Mme  de LaRue,