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Ainsi, la situation est loin d’être désespérée. D’ailleurs Marie-Louise et Antoinette doivent entrer au couvent dans quelques jours, n’est-ce pas ? et bien ! je les accompagnerai à Montréal, et je saurai bien faire la lumière sur toute cette affaire. Je paierai cette femme, si réellement Victor lui doit.

Il ne faut pas perdre de vue non plus que Victor se trouve au milieu d’étrangers et qu’il a dû rudement s’ennuyer parfois. Mais quand Marie-Louise et Antoinette seront près de lui, il ira les voir souvent, et les entrevues qu’il aura avec elles le rappelleront à ses devoirs et le ramèneront dans le droit sentier.

Allons, bonne mère ! séchez vos larmes. Tâchons de faire en sorte que Marie-Louise et Antoinette ne s’aperçoivent de rien. Tenez, appuyez-vous sur mon bras, et venez vous reposer un peu… Bon, comme cela, mère chérie !

— Tendre et généreux enfant ! dit la pauvre mère, tes paroles m’ont sauvée… oui, je serai forte ; viens !

Elle s’endormit en priant, et retrouva, dans la prière et le sommeil, ce calme et cette sérénité d’âme que la religion seule peut donner dans les jours malheureux…