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vaient avec recueillement le chemin qui conduisait au bûcher.

La bénédiction fut faite par le prêtre français, et le bûcher fut allumé par l’abbé Faguy.

La température se prêtait admirablement à une fête de nuit. Le firmament était parsemé d’étoiles, et une brise légère et fraîche animait le bûcher d’où s’élevaient des gerbes d’étincelles qui scintillaient comme des diamants.

Alors, les jeunes gens se mirent à danser autour du feu, et bientôt ils dansèrent avec une telle frénésie, que les vieillards, stimulés par l’exemple, se prirent à danser comme à l’âge de vingt ans !

Ce fut une farandole, une furie, quoi !

Les hommes seuls dansaient.

Et pendant que la danse battait son plein, les cornets, les flûtes, les violons et les clarinettes jouaient nos airs nationaux. Puis des centaines de voix chantèrent en chœur, avec beaucoup d’ensemble, les refrains chéris de la vieille France !

Enfin, quand le feu fut éteint, chaque assistant ramassa un tison, qui avait à ses yeux la valeur d’une pierre précieuse, et l’on reprit le chemin du logis, emportant le plus doux souvenir de cette fête inoubliable.

Le lendemain matin, à huit heures, toute la population était réunie dans la jolie petite