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Eh, babiche ! il ne couche pas à la belle étoile, le muscadin ! Quoi ! il a une clef !

C’est commode d’avoir une clef : on peut rentrer à l’heure qu’on veut ! J’en ai une clef, moi aussi, mais c’est celle de l’écurie…

J’ai hâte de connaître le particulier qui loge cette canaille de Victor. Ça doit être du propre, car qui se ressemble s’assemble… Maintenant que l’oiseau est entré, approchons-nous et allumons une allumette pour voir le numéro de son nid. Bon, ça y est ! ce numéro-là est gravé dans ma caboche pour longtemps ! Il ne me reste plus qu’à savoir le nom du personnage qui donne asile au muscadin. Je prendrai mes renseignements de mon confrère Étienne qui connait par cœur toute la rue Saint-Denis.

Philippe retourna sur ses pas en faisant les réflexions suivantes : J’ai accepté là une tâche qui ne me déplairait pas trop si je pouvais la remplir le jour… mais ça me chiffonne de veiller aussi tard que le muscadin ! Je n’aime pas à me coucher après dix heures, moi ! et même après neuf heures, les soirs que je ne vas pas voir ma blonde…

Ah ! me disait dernièrement mon grand père, les parents élèvent mal les enfants aujourd’hui ! Dans le bon vieux temps, les jeunes gens partaient à sept heures pour aller veiller et ils revenaient à neuf heures et demie. De nos jours, tout cela est changé : les jeunes gens