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François l’accueil le plus cordial. On eût dit qu’ils recevaient un ami plutôt qu’un serviteur !

François remarqua, avec surprise, que Jean-Charles parut très ému lorsqu’il lui serra la main. Mais il attribua cette émotion à la faiblesse du malade.

— Je suis bien content de vous revoir, dit le curé, mais je ne vous attendais pas si tôt. Vous m’aviez laissé sous l’impression que vous seriez absent, une huitaine de jours.

— J’ai eu la chance, répondit le vieillard, de rencontrer tout mon monde le même jour, ce qui m’a permis d’abréger de moitié la durée de mon voyage.

— J’ai, cependant, un reproche à vous faire, mon bon François ; ma ménagère m’a dit qu’elle vous avait vu partir à pied avec un paquet sur le dos. Pourquoi n’avez-vous pas pris le cheval ?

— Oh ! je n’aurais pas voulu, pour beaucoup, surtout de ce temps-ci, vous priver des services de votre cheval. D’ailleurs, bredouilla-t-il, en rougissant, je n’avais qu’un petit trajet à faire, et le paquet que je portais était léger.

— Vous considérez comme un petit trajet vous, la distance qui sépare Sainte-R… de Montréal ! et vous appelez cela léger, un paquet formé de trois peau d’ours…

Le bonhomme resta tout interloqué en entendant les remarques du curé.