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chasser, et moi je m’amusais à chercher des insectes pour ma collection. Devant mes yeux passa un lépidoptère d’une rare espèce ; je voulus le saisir au vol, mais il disparut dans un buisson. Je m’élançai à sa poursuite et j’allais l’attraper, quand, du milieu du buisson, surgit une ourse qui se jeta sur moi et me renversa à terre. Je m’évanouis.

Que se passa-t-il ensuite ? Dieu et votre brave fils seuls le savent ! Lorsque je repris mes sens, j’étais étendu sur mon canapé, et j’avais à mes côtés Jean-Charles. Le cher enfant vous contera le reste.

Tout ce que je sais, c’est que je dois la vie à l’héroïsme de votre fils… Son dévouement lui a valu plusieurs blessures, mais aucune n’est grave ; et la meilleure preuve, c’est que mon sauveur, après avoir tué l’ourse, m’a porté dans ses bras depuis le bois-Panet jusqu’ici… Mais comme ses vêtements étaient en désordre, et que le sang s’échappait de ses blessures, je n’ai pas voulu le laisser partir sans lui faire donner les soins que son état requérait.

À ce moment, le Dr Chapais entra, et le père Lormier le supplia de lui laisser voir Jean-Charles.

— Oui, je vous permets de le voir, mais ne lui parlez pas, car il repose sous l’influence d’un narcotique.