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priété des terres ne regarde que ceux qui s’en conservent la possession ; & comme toutes les terres ont toujours un Maître ou Propriétaire actuel, je suppose toujours que c’est du fond de ceux-ci que tous les Habitans de l’État, tirent leur subsistance & toutes leurs richesses. Si ces Propriétaires se bornoient tous à vivre de leurs rentes, cela ne seroit pas douteux, & en ce cas il seroit bien plus difficile aux autres Habitans de s’enrichir à leurs dépens.

J’établirai donc pour principe que les Propriétaires de terres sont seuls indépendans naturellement dans un État ; que tous les autres ordres sont dépendans, soit comme Entrepreneurs, ou comme à gages, & que tout le troc & la circulation de l’État se conduit par l’entremise de ces Entrepreneurs.