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reté, & à l’abondance ou à la rareté de l’argent contre lequel on les échange. On sait en général que le prix des denrées & des Marchandises a été augmenté en Europe, depuis qu’on y a apporté des Indes occidentales, une si grande quantité d’argent.

Mais j’estime qu’il ne faut pas croire en général que le prix des choses au Marché doive être proportionné à leur quantité & à celle de l’argent qui circule actuellement dans le lieu, parceque les denrées & les marchandises, qu’on transporte pour être vendues ailleurs, n’influent pas sur le prix de celles qui restent. Par exemple, si dans un Bourg où il y a deux fois plus de blé qu’on n’y en consume, on comparoit cette quantité entiere à la quantité d’argent, le blé seroit plus abondant à proportion, que l’argent qu’on destine à l’acheter ; cependant le prix du marché se