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vers l’humanité


les jeunes filles

 
Vers ce blanc monument que la foule environne,
À Comte nous portons ces riantes couronnes,
À Comte s’en iront, plus fraîches que les fleurs,
Les paroles d’amour écloses dans nos cœurs.
Aux lieux où nous passons, il vécut solitaire,
Très digne, sans souci des honneurs éphémères.
Quand la haineuse envie ou l’infidélité
Firent saigner son âme avide de bonté,
Alors, interrogeant la science féconde,
De l’ensemble des lois immuables du monde,
Il tirait la robuste et lumineuse foi
Qui guérit notre cœur de son antique émoi.
Quarante ans sont passés, et des rives lointaines
Au buste du héros qui sut briser leurs chaînes,
Savants, dont il guida le lent et rude effort,
Ouvriers, qu’il rendit plus nobles et plus forts,
Femmes, qu’il emporta du doute à l’espérance,
Artistes, qu’il sauva des stériles démences,
Un peuple ! dont son âme éclaira l’avenir,
S’en vient jeter des fleurs et se ressouvenir.