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BAISERS TARDIFS


I

PRÉSENT D’AMOUR

 
« À l’aube blanchissante, au flanc de la colline,
 « En rêvant de toi, j’ai cueilli des fleurs :
« De grands lys odorants, de pâles églantines,
« Que le matin baignait de sa rosée en pleurs.

« Si tu m’aimes, de grâce hâte-toi, ma chérie,
 « Va les prendre vite au bord du chemin,
« Là haut, sur le rocher où les laissa ma main ;
« L’ardeur du ciel en feu les aurait tôt flétries. »

Calme, elle lui sourit en le voyant partir
À l’appel léger des cloches vibrantes…
Il reprit le chemin de la ville fumante,
Dans sa large poitrine étouffant un soupir.