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la lente épreuve

 
Je n’ai pour défenseur qu’un pâle souvenir…
Marguerite, il fait triste et la nuit va venir,
Et j’ai peur d’être seul… ô dis-moi que tu m’aimes,
Dans tous les bons combats, je lutterai quand même,
Le front haut, la main pure, et le cœur sans émoi,
Et voulant être grand, puisque tu fus à moi.
Qu’un autre ait ta beauté, ta chair je la lui laisse,
Ce que je veux garder, c’est ta haute tendresse
Comme au soir où, ton cœur battant à se briser,
Tu me donnas ton âme, en un dernier baiser.


Je ne connaîtrai plus les stériles délires,
Un hymne mâle et clair jaillira de ma lyre
Et sur ton cœur ardent, mon cœur ressuscité
Vivra, par l’Idéal et pour l’Humanité !