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XLI
INTRODUCTION

servantes humbles que regarde le Seigneur et que les générations disent bienheureuses. Quelles générations ? Toutes celles assurément qui ont eu ou qui pourront avoir sa crainte. Et voilà des mains tendues vers tous les siècles et vers tous les ciels !

Est-ce vous, rois de l’Asie ou de l’Égypte qui avez eu cette crainte ? Ne serait-ce pas plutôt quelques-uns des empereurs de la Chine ou du Japon, tel ou tel des princes inconnus de la ténébreuse Amérique où l’on sacrifiait, chaque année, des milliers d’hommes, treize siècles encore après l’immolation du Calvaire ? Est-ce toi, chauve César, précurseur de Charlemagne à la barbe fleurie ? Est-ce toi, Basile de fer, Tueur de Bulgares ? Est-ce toi, enfin. Napoléon, le plus grand de tous les vainqueurs ou n’importe qui dans le million d’images de Dieu massacrées à cause de toi, qui calèrent — pour si peu de temps — les pieds de ton trône ? Impossible d’en rien savoir avant le Jugement universel.

La Crainte de Dieu est cette perle de l’Évangile roulée sur les continents ou au fond des