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VIE DE MÉLANIE

vaches d’ailleurs et mes maîtres vont être affligés. À présent je suis malheureuse. » À peine eus-je dit que j’étais malheureuse, que je tombai à genoux pour protester contre mon dire et demander pardon à mon bien-aimé Jésus. Non, non, je n’étais pas malheureuse, puisque j’exécutais le bon plaisir de mon amoureux Sauveur dans ses desseins miséricordieux que j’adorais et que j’aimais par-dessus toutes choses. Que l’esprit de Jésus-Christ soit à jamais l’esprit de mon esprit !

Enfin je me relève : je regardais la profondeur du précipice et cherchais par quel endroit je pourrais faire monter les vaches. Je fais quelques pas pour descendre à un endroit où étaient arrêtés quelques petits arbrisseaux qui avaient été détachés du terrain… Eh ! voilà que mes deux vaches étaient en train de monter, précédées de mon ange gardien qui leur traçait la voie à parcourir ; et elles arrivèrent en bon état. Je le remerciai en remerciant la grande miséricorde du Très-Haut mon Dieu ; puis il me présenta à boire dans une sorte de calice comme un magnifique verre à pied tout en argent, vif, étincelant, et l’intérieur en or travaillé ; puis il me donna une fleur rouge qu’on appelle, je crois, œillet,