Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
VIE DE MÉLANIE

C’était encore pendant l’année 1844 et le 24 juin ; la pensée me vint de prier saint Jean-Baptiste dont on célébrait la fête ce jour-là, de m’obtenir avec la vraie rectitude d’intention l’ardent amour pratique de Dieu ; puis je remerciai notre douce Mère Marie des grâces singulières et surabondantes dont Elle est la première cause par ses bénies paroles à l’ange Gabriel : « Voici la servante du Seigneur. » Tandis que je considérais les mystères des miséricordes de Dieu pour ses créatures, les cloches de la paroisse Saint-Jean sonnèrent, et la procession sortit de l’église. De l’endroit où je faisais paître mes vaches on voyait très bien l’église et ses environs. Je me mis à genoux pour adorer mon divin Sauveur et m’unir aux Fidèles qui chantaient ses louanges, et j’enviais le bonheur de toutes les personnes qui ont l’indicible grâce d’assister au grandissime sacrifice des autels, où l’Homme-Dieu s’offre comme Victime à son Père pour le genre humain. Je pensais : « Cette grâce je ne la mérite pas, puisque mon amoureux Jésus m’en prive et que rien n’arrive sous la voûte des cieux sans sa permission. » Tout en étant parfaitement résignée à son bon plaisir je me disais : « Combien je serais contente si, au lieu de servir des animaux qui