Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
171
VIE DE MÉLANIE

« Cette petite est vaniteuse. » Les premières fois, je n’y avais pas pris garde parce que, en ce temps-là, je ne savais pas la signification de cet adjectif ; mais en entendant dire encore que j’étais vaniteuse, je commençai, sans savoir ce que c’était, à m’en affliger, puis je résolus de demander à mon cher Frère, dès qu’il viendrait me voir, si c’était un châtiment du Très-Haut que j’étais Vaniteuse… Quelques jours s’écoulèrent, et malgré le désir que j’avais de le voir, il ne venait pas. Je m’uniformais au bon plaisir de mon cher Jésus et je me recueillis en Dieu. Ah ! le voici, mon bon petit Frère, le voici ! Il me dit : « Ma sœur. » Je lui dis : « Mon Frère, venez ; il y a bien des jours que je vous voulais ; regardez-moi, mon aimé Frère, regardez-moi bien pour voir ce que je suis. » — « Vous êtes ma bien-aimée sœur, ma sœur Mélanie. » — « Alors pourquoi a-t-on dit que je suis Vaniteuse ? » — « Ma bien-aimée sœur, si le tout bon et tout puissant Dieu n’amertumait pas votre vie, vous tomberiez dans ce défaut. » — « Ah ! ce n’est donc pas une bête, Vaniteuse ? c’est un défaut, un péché ! » Et mon cher Frère donna une bonne instruction à la Louve sur la vanité ; et combien aussi il faut prendre garde de ne pas juger notre