Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
VIE DE MÉLANIE

et désintéressé et qu’il mérite tout, tout mon amour.

Dans ce temps-là je me sentais attirée vers les souffrances de toutes sortes et en faisant tout ce que je savais, tout ce que je pouvais, je n’étais pas satisfaite ; tout me paraissait, me semblait peu pour l’amour de mon aimable Jésus et pour le soulagement ou la délivrance des saintes âmes du purgatoire, en particulier de celles qui souffrent pour n’avoir pas accompli en cette vie leurs devoirs d’état, avoir perdu leur temps et n’avoir pas fait connaître Dieu aux âmes pour lesquelles elles devaient se dévouer. La pensée me vint de chercher quelques pénitences corporelles pour ces pauvres âmes. Dans ce pays il me semble qu’on ne connaissait pas les instruments de pénitence et je n’avais moi-même aucune idée de ces choses-là. Cependant je faisais, à ma manière, quelques petites choses. Quant à l’intérieur, c’est-à-dire aux peines de l’âme, mon cher Jésus y pourvoyait admirablement bien. Oh ! amour infini, combien vous êtes ingénieux ! Ah ! combien il y avait à redresser, à corriger dans ma pauvre âme !

Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis ma lourde faute d’aider les voleurs à piller la