Page:Calloch - A Genoux.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de mon chef de bataillon. Ce n’a pas été celui du Colonel du 219e, qui… m’a mis au rancart. Je suis un civil, et je m’en fiche, mais tout de même… Enfin !

Rien de neuf par ailleurs. Dites-moi où vous êtes et comment vous allez. J’en serai heureux.

D’eoc’h a wir galon é Doue ha Breiz
BLEIMOR.



À M. Paul Wiriath.
Le 4 Janvier 1917.
Monsieur le Directeur,

Je suis un peu en retard pour vous adresser mes vœux de nouvel an. C’est que tous ces jours-ci j’étais en première ligne, où nous avions du travail par dessus la tête, et peu de sommeil. Mais croyez-bien que pour être tardifs, ils n’en seront pas moins sincères.

Rien de nouveau chez nous. Nous travaillons et nous veillons, dans tous les agréments de l’hiver : eau, boue, neige. Cette charmante existence finira-t-elle en 1917 ? C’est le secret de Dieu. Nos poilus, quant au reste, acceptent leur misère d’un cœur égal. C’est vraiment une race admirable, celle qui tient la tranchée.

Bientôt nous déménagerons, pour aller voir en face. Car nous marchons encore en tête du prochain quadrille. Tant mieux ! Puisque c’est la guerre, faisons-la sérieusement.

Pièce à pièce, la machine britannique se monte. Ce sera quelque chose de très romantique, au printemps prochain. Une artillerie merveilleuse.

Je vous serais reconnaissant de transmettre mes meilleurs vœux à MM. Dupuis et Etevé.

Veuillez, Monsieur le Directeur, agréer l’expression de mes sentiments respectueux.

CALLOC’H.