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LES TROIS CHÂTIMENTS EN UN SEUL.


don guillen.

Elle n’est pas à vous, elle est à moi, et je l’aurai.

don lope.

Et comment vous y prendrez-vous ?

don guillen.

Sortez de votre maison en l’emportant avec vous, et l’épée à la main, je vous montrerai comment je châtie un ami perfide, comment je me venge d’un rival indigne.

don lope.

Marchez devant, je vous suis.


Don Guillen sort. Au moment où don Lope va pour sortir, entrent DOÑA VIOLANTE et DOÑA BLANCA, chacune par un côté différent.
doña violante.

Qu’est ceci, don Lope ?

don lope.

Ce n’est rien.

vicente, à part.

Il y a longtemps que nous ne nous sommes battus.

doña blanca.

J’ai entendu ta voix et je suis sortie de cette pièce.

doña violante.

Et moi de celle-ci ?

doña blanca.

Où vas-tu ?

don lope.

Je ne sais, il faut que je sorte.

doña violante.

Attendez.

don lope.

Dans un moment, madame, je reviens me mettre à vos ordres.

doña blanca.

Qu’est-ce à dire, don Lope ? te voilà déjà dans quelque mauvaise affaire.

vicente, à part.

Il y a longtemps que nous ne nous sommes battus.

doña violante.

D’où vous est venu cet ennui, don Lope ? (À part.) Je me meurs.

don lope.

Vous êtes dans l’erreur, je n’ai aucun ennui.

doña blanca.

Nous n’aurons donc jamais, dans cette maison, une heure de paix avec toi ?

don lope.

Eh ! mon Dieu ! quel bouleversement y ai-je donc causé ?