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JOURNÉE II, SCÈNE I.

don lope.

Ainsi soit fait ! — Partons, Vicente.

vicente.

Allez-vous-en tout seul, si vous êtes assez sot pour cela. Quant à moi, je passe ici la nuit.

doña violante, à part.

Grand Dieu, quelle passion !

don lope, à part.

Quelle beauté, grand Dieu !

doña violante, à part.

Il aime et ne demande rien !

don lope, à part.

Elle m’écoute avec faveur et m’éloigne !

doña violante.

Allez avec Dieu !

don lope.

Le ciel vous garde !



JOURNÉE DEUXIÈME.


Scène I.

Une chambre dans la maison de Lope de Urrèa.
Entrent, d’un côté, DON LOPE et VICENTE, en habits de voyage, et de l’autre DOÑA BLANCA, URRÈA et BÉATRIX.
don lope.

Heureux mille et mille fois, seigneur, le jour où vous permettez à ma tendresse de venir se prosterner humblement à vos pieds.

urrèa.

Lève-toi, Lope, et sois bienvenu auprès de tes parents, comme tu as été désiré par eux.

don lope.

Il ne convient pas que je me lève tant que vous ne m’aurez pas donné votre main à baiser.

urrèa.

Prends-la donc, et Dieu te rende aussi sage que je le lui demande. Avance, baise la main de ta mère.

don lope.

C’est avec crainte et plein de honte, madame, que je me présente à vos yeux, après vous avoir fait verser tant de larmes.

doña blanca.

Outre celles dont tu parles, Lope, je te dois celles que je répands en ce moment ; et si les unes étaient bien amères, les autres sont bien agréables et bien douces. — Sois le bienvenu, mon cher fils.