Que s’est-il donc passé ?
Ô amour ! fais servir ma faule même à ma justification ! (Haut.) Comme j’étais tout à l’heure à ces fenêtres qui donnent sur le parc, j’ai entendu passer des chevaux ; j’ai soupçonné qu’il y avait quelque chose ; et pour m’en assurer je suis descendue.
Les renseignements que vous me donnez là s’accordent à merveille avec ceux que j’ai déjà par devers moi, et je vous remercie de votre zèle. Dites-moi, qu’avez-vous vu dans le jardin ?
Je n’ai rien vu, madame, qui eût rapport à ce qui m’a fait venir. Mais vous pouvez vous retirer, il suffit que je sois ici.
Eh bien ! restez donc.
Oui, madame.
Écoutez ! n’a-t-on pas frappé ?
Le vent trompe bien souvent.
Cette fois ce n’est pas le vent. Ouvrez, et répondez.
Moi ?
Oui. Je marcherai derrière vous, et nous tâcherons de savoir qui c’est, et qui l’on cherche.
C’est que ma voix est fort connue.
Eh bien ! déguisez-la. Avancez, vous dis-je.
Je tremble. Il m’est difficile de jouer ainsi un double rôle dans cette comédie nocturne où notre chiffre ne peut m’être bon à rien.
Que craignez-vous donc ?
Qu’on ne me reconnaisse quand je parlerai.
Que vous êtes singulière !… Allons donc.
Qui va là ?