que le sort me réserve, et je consens à épouser l’homme que vous jugez le plus aimable et le plus digne.
Je te sais gré de ton obéissance. (Appelant.) Avancez, Lisardo. — Attends, Laura.
J’accours, madame, je viens mettre ma vie à vos pieds, en retour du pardon que je sollicite.
Demandez-en la permission à mon père ; c’est lui qui dirige ma conduite, c’est lui qui dispose de ma main ; et si j’obéis…
Ah ! madame, il suffit à mon bonheur de l’obtenir, cette main charmante ; et pourvu que je l’obtienne, je ne considérerai pas comment je l’ai obtenue. Que m’importe d’où me vienne le bonheur, si je suis heureux ?… Ô soleil tardif et paresseux, hâte-toi, abrège ta course, et que je voie enfin arriver cette nuit que j’attends !
Laura ? Arnesto ?
Noble madame, nous allions tous passer dans votre appartement.
Je vous félicite, Lisardo, d’avoir obtenu le pardon de Laura.
Cette faveur a ranimé mon espoir.
Oh ! c’est que Laura est d’une obéissance, et d’une soumission…
Et comment se trouve votre altesse, madame ?
Vous savez combien je suis triste.
Tâchez de vous distraire.
Toutes les distractions ne servent qu’à ajouter à mon ennui. C’est un mal qui s’augmente par le remède. Mais afin qu’on ne m’accuse pas de m’abandonner à ma mélancolie, (à Arnesto et à Lisardo) invitez tous deux la noblesse de Parme à une grande fête pour demain. (À part.) Je découvrirai peut-être ainsi qui est l’affreuse rivale qui me tue !