Ne t’inquiète de rien ; tu vas porter la lettre, et au retour tu m’accompagneras à Milan.
Pour ceci, à la bonne heure ! Cela me va aussi bien que le reste me va peu.
Tu as donc du plaisir à faire ce voyage ?
Certainement. Comme nous sommes en carnaval, et qu’à Milan surtout c’est une époque de réjouissances, je compte m’amuser comme un bienheureux.
Partons donc ! (À don César.) Je vais faire préparer les chevaux pendant que vous écrivez et que Tristan porte la lettre.
Dépêchons, car voilà une excellente occasion.
Pourquoi donc ?
C’est que le seigneur Aurelio sort de sa maison, et en son absence il sera plus facile de remettre le billet.
Il est tout occupé à lire une lettre.
Tant mieux ! il ne nous verra pas. (À Tristan.) Viens, je te dirai par là à quelle servante tu dois remettre le billet.
Qu’attends-tu, imbécile ?
Laissez-moi.
Que fais-tu là ?
Je suis là à supputer la force du vieux, pour voir combien de coups de bâton il pourra me donner sans reprendre haleine.
« Mon oncle et seigneur, je suis arrivé à cette cour de Milan, en cachant mon nom et ma patrie. Bien que je désire vivement rentrer dans ma maison, je ne veux pas y reparaître que je n’aie vengé la mort de mon frère. Et puisque ce malheur nous touche tous, veuillez me faire savoir si don César Farnèse est à Parme… » (Il