chez votre frère pour me proposer la main de Léonor, c’est que vous vouliez donner satisfaction au rival qui est là caché, en lui montrant que vous vous occupez de mon mariage. Mais, vive le ciel !…
Arrêtez, don Diègue !
D’où vient donc ce bruit, madame ? Mais que vois-je ?
Je ne sais qui c’est.
Eh bien ! j’aurai le plaisir de vous l’apprendre… Oui, dussent se réunir contre moi tous ceux qui ont conjuré ma perte, il faut que je voie l’homme si prudent ou si lâche qu’il ne se montre pas lorsqu’un autre le défie sous les yeux de sa dame !
Me voici. Je puis éviter une affaire par égards, mais point par lâcheté.
Ô destinée ! quand cesseras-tu de me poursuivre ?
Que se passe-t-il donc ?
Quelle étrange confusion ! je cherchais un ennemi, et j’en ai deux devant moi !… Traître don Carlos ! vil don Diègue ! si je ne puis me partager en deux pour vous frapper tous deux séparément, mettez-vous du même côté, pour que je puisse vous frapper tous deux du même coup.
Un moment. Avant de recourir aux armes, voyons si la raison ne peut pas tout arranger à l’amiable… — Don Diègue, Béatrix vous a-t-elle parlé du moyen le plus simple et le plus facile de tout terminer ?
Ce moyen ne saurait me convenir. Il s’agit d’épouser une femme qui ne m’aime pas.
Eh bien ! don Juan, puis-je en entendre davantage ? — Recourons à mon épée !
Arrêtez !