Je me mets à vos pieds, madame.
Qu’y a-t-il, capitaine ?
Je vous apporte une nouvelle dont vous serez contente. On sait tout… on sait quel est celui qui a tué don Pèdre Sforze.
Hélas ! je suis perdu !
Ah ! vous renouvelez ma douleur… Eh bien ! parlez ; qui est le traître ? qui est le barbare ?
C’est le prince Frédéric de Sicile.
On me connaît sans doute. — Que faire ?
On finit toujours par découvrir la vérité.
Faut-il prendre la fuite ou me préparer à me défendre ?
Qui votre altesse a-t-elle nommé pour gouverneur de ce château ?
Le sort en est jeté. (Haut.) Eh bien ! c’est moi, oui, c’est moi ! jamais je n’ai renié mon nom. Et puisque vous me connaissez, que voulez-vous de moi ?
Je voudrais vous parler seul à seul.
Vous pouvez parler ici. J’ai mon épée, et je suis prêt à vous répondre.
Votre épée ?… Pour qui ? contre qui ?
Ne disiez-vous pas, capitaine, que vous veniez chercher le gouverneur du château, et que le prince Frédéric est connu ? Eh bien ! celui que vous cherchez est devant vos yeux.
Je ne vous réponds pas, parce que je ne puis vous comprendre. — Pourquoi vous troubler ainsi ?
Ne dites-vous pas que vous me cherchez ?
Oui, seigneur, je veux vous remettre comme prisonnier…