Page:Calderón - Théâtre, trad. Hinard, tome II.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
281
JOURNÉE III, SCÈNE VI.


Entrent DON JUAN D’AUTRICHE, DON LOPE DE FIGUEROA, et DES SOLDATS.
don lope.

D’où vient donc ce tapage ?

don juan.

Don Juan, qu’est ceci ?

mendoce.

Une aventure bien étrange, seigneur. Cet homme est un Morisque qui est venu seul de l’Alpujarra pour tuer un soldat, lequel dans le sac de Galère avait tué sa dame.

don lope.

Il avait tué ta dame ?

don alvar.

Oui.

don lope.

Alors tu as bien fait, (À don Juan d’Autriche.) Seigneur, ordonnez qu’on le laisse libre, car un tel délit mérite des éloges plutôt qu’un châtiment. Vous-même vous tueriez quiconque aurait tué votre dame, ou bien, vive Dieu ! vous ne seriez pas don Juan d’Autriche.

mendoce.

Seigneur, cet homme est Tuzani, et il serait important de l’arrêter.

don juan.

Tuzani, rends-toi prisonnier.

don alvar.

Je voudrais déférer à vos ordres, mais je ne puis. Je témoigne mon respect à votre altesse lorsqu’au lieu de me défendre, je pars.

Il s’enfuit.
don juan.

Suivez-le, suivez-le tous !

Ils sortent.

Scène VI.

Devant la ville de Berja.
Entrent LIDORA et DES SOLDATS MORISQUES. On les voit paraître sur le rempart de la ville.
lidora.

Qu’avec ce drapeau blanc on fasse des signaux au camp des chrétiens.


Entre DON ALVAR.
don alvar.

J’ai traversé heureusement toute l’armée ennemie, et j’arrive enfin sous les murs de Berja.