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JOURNÉE III, SCÈNE IV.

alcouzcouz.

Moi pouvoir pas le tuer !… et même moi pouvoir pas lui répondre.

premier soldat.

Je vais vous mettre en rapport avec celui qui l’a eu le premier. À telles enseignes que d’après son dire, il a enlevé ce bijou à une belle Morisque qu’il a tuée dans l’assaut.

don alvar, à part.

Hélas !

premier soldat.

Venez ; lui-même va vous conter cette histoire.

don alvar, à part.

Je ne lui en donnerai pas le temps. Au premier mot, dès qu’il se sera fait reconnaître, je le frappe de mon poignard.

premier soldat.

Marchons.

un soldat, du dehors.

Arrêtez !

un autre soldat.

Arrière !

On entend un cliquetis d’épées.
un soldat, du dehors.

Je le tuerai, dût le monde entier le défendre !

premier soldat.

Il s’est mis du côté de notre adversaire.

deuxième soldat.

Eh bien ! mon cher, tuons-le.

garcès, du dehors.

Peu m’importe qu’ils soient tous contre moi ! je puis me défendre contre tous.


Entrent GARCÈS et DES SOLDATS.
don alvar.

Quoi ! tous contre un !… c’est une lâcheté. Arrêtez-vous, soldats, ou, vive Dieu ! je vous forcerai à vous arrêter !

alcouzcouz, à part.

Le beau voyage !… Ne rien dire et se trouver dans des disputes !

un soldat.

Je suis mort.


Entre DON LOPE DE FIGUEROA.
don lope.

Quel est donc ce tapage ?

un soldat.

Il y a un homme de tué. Fuyons, qu’on ne nous arrête pas.

Ils sortent.