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AIMER APRÈS LA MORT.

J’étais zuñiga en Castille avant d’être corrégidor à Grenade. Ainsi je dépose le bâton de justice[1], et désormais, où et quand vous voudrez, vous me trouverez à côté de don Juan.

un domestique.

Voilà du monde qui entre.

le corrégidor.

Contenons-nous… Je reprends mes fonctions. Don Juan, demeurez ici prisonnier.

mendoce.

Je vous obéirai en tout.

le corrégidor, à don Fernand et à don Alvar.

Vous deux, vous pouvez vous retirer.

mendoce.

Et si vous avez à demander quelque satisfaction…

le corrégidor.

Vous nous trouverez, don Juan et moi…

mendoce.

À l’endroit indiqué par vous…

le corrégidor.

Avec seulement la cape et l’épée.

Il sort avec Mendoce.
don fernand.

Et mon honneur peut supporter tant d’insolence !

don alvar.

Et mon courage souffrirait cette insulte !

don fernand.

C’est parce que je suis devenu chrétien qu’on m’outrage ainsi !

don alvar.

C’est parce que nous avons embrassé leur loi que le pouvoir ne nous protège plus !

don fernand.

Vive Dieu ! je ne serais qu’un lâche si je laissais impuni cet affront !

don alvar.

Vive Dieu ! je serais un infâme si je ne cherchais à me venger !

don fernand.

Que le ciel m’offre l’occasion…

don alvar.

Que le sort me soit favorable…

don fernand.

S’il ne m’est pas contraire…

don alvar.

S’il daigne répondre à mes vœux…

  1. La vara.