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AIMER APRÈS LA MORT.

don alvar.

Hélas !

clara.

Destin cruel !

Don Alvar se cache.


Entrent DON JUAN MALEC, DON ALONZO DE ZUÑIGA, LE CORRÉGIDOR, DON FERNAND DE VALOR, et d’autres cavaliers.
malec.

Clara ?

clara.

Seigneur ?

malec.

Ah ! ma fille, dans quel chagrin je te revois ! Entre un moment dans cet appartement.

clara.

Qu’est-ce donc ?

malec.

De là tu pourras tout entendre.

Clara sort.
le corrégidor.

Don Juan de Mendoce est déjà renfermé dans l’Alhambra. Vous voudrez donc bien, jusqu’à ce que cette affaire soit arrangée, demeurer prisonnier chez vous.

malec.

J’accepte volontiers cette prison, et m’engage à n’en point sortir.

don fernand.

Vous n’y resterez pas long-temps. Comme les affaires d’honneur ne sont point du ressort de la justice, le seigneur corrégidor m’a permis de tenter un accommodement, et j’espère y réussir.

le corrégidor.

Seigneur don Fernand, un mot suffit pour arranger cette affaire : c’est qu’il n’y a point d’offense possible dans le palais du roi, pas plus que dans une salle de justice. Cela est reconnu, et cette considération doit tout terminer.

don alvar, bas, à Clara.

Vous entendez ?

clara.

Oui.

don fernand.

Voici un moyen que j’imagine et qui me semble préférable à tout autre. Veuillez m’écouter.

malec, à part.

Pauvre honneur que celui qui a besoin de tels remèdes !

don fernand.

Don Juan de Mendoce, cavalier aussi noble que vaillant, n’est point encore marié. Don Juan Malec, dans les veines duquel coule