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JOURNÉE III, SCÈNE IV.

le prince.

Que vous soyez Celio ou Lisardo, une fois que je m’interpose, vous pardonnerez comme j’ai pardonné moi-même. (À don César.) Donnez la main à doña Violante.

don césar.

Avec mille âmes. (À doña Serafina.) Et maintenant, madame, puisque tout est pardonné, veuillez vous découvrir. — Eh bien ! que craignez-vous ?

lidoro.

Pourquoi hésiter ?

don félix.

Oui, madame, soulevez votre voile, et baisez la main au seigneur Aurelio.

doña serafina.

Quoi ! c’est vous qui me le conseillez ?

don félix.

Certainement.

doña serafina, soulevant son voile.

Je le veux bien ; mais vous ne savez pas à quoi vous vous engagez.

lidoro.

Hélas ! que vois-je !… Fille ingrate ! quoi ! vous, sous cet équipage, en ce lieu !

tous.

Modérez-vous.

lidoro.

Et comment ?

don félix.

Suivez l’exemple du seigneur Aurelio ; et puisqu’elle veut bien m’accorder sa main, ne me la refusez pas.

lidoro.

Il le faut bien, car il faut faire de nécessité vertu.

le prince.

Et où donc est doña Violante ?


Entre DOÑA VIOLANTE.
doña violante.

À vos pieds, où je cherche un refuge.

don césar.

Donnez-moi la main.

lisardo.

Tout le monde est content, excepté moi.