Page:Calderón - Théâtre, trad. Hinard, tome II.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
BONHEUR ET MALHEUR DU NOM.

don félix.

Le parti est périlleux ; vous ne vous tirerez pas d’affaire, et tous deux nous nous en trouverons mal.

don césar.

Eh bien ! voyons la lettre, et puis nous saurons ce que tous deux nous devons faire.

don félix.

Je vous dirai plus tard ce qu’elle contient. Adieu.

don césar.

Eh bien ! marchons, car je vous suis.

don félix.

Vous ne pouvez pas sortir.

don césar.

Que m’importe !

don félix.

Mais réfléchissez…

don césar.

Réfléchissez vous même.


Entre LIDORO.
lidoro.

Qu’y a-t-il donc ?

don félix.

Rien, seigneur. (À part) Profitons de l’occasion.

lidoro.

De quoi s’agit-il ?

don félix.

Don César vous le dira.

Il sort.
don césar.

Oui, je le dirai, mais devant lui ; car je ne veux point que vous doutiez de ce que je dirai. Faites-le donc arrêter.

lidoro.

À quoi bon ? je croirai sans peine tout ce que vous me direz.

don césar, à part.

Cruelle position ! (Haut.) Laissez, que j’aille après lui.

lidoro.

Songez, je vous prie, que vous êtes mon prisonnier, et qu’il suffit que le prince ait eu cette condescendance, sans que..

don césar, à part.

Hélas !

lidoro.

Pourquoi donc voulez-vous sortir ?

don césar.

Que dire ? Si je dis que don Félix est allé à un défi, ce ne serait pas bien… cependant il serait encore plus mal de souffrir qu’il y