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JOURNÉE II, SCÈNE III.

don félix.

Prouvez-le-moi.

doña serafina, soulevant son voile.

Tenez, regardez. — Voulez-vous toujours qu’on me voie ?

don félix.

Dieu ! qui l’eût imaginé !… Sortez, sortez, madame, et pendant ce temps-là je vais moi-même ouvrir à votre père, et je le retiendrai un moment pour qu’il n’aperçoive pas même votre ombre.

doña serafina.

Viens, Flora.

flora.

Et vite ; il arrive.

Doña Serafina et Flora vont pour sortir, lorsque entrent DOÑA VIOLANTE et NICE.
doña violante.

Veuillez me dire, je vous prie, si c’est ici l’appartement de don Félix.

doña serafina.

Je n’en sais rien.

Doña Serafina et Flora sortent.
doña violante.

Cette dame n’a pas l’air content.

nice.

Il y a ici d’autres personnes qui pourront nous le dire.

Entre LIDORO.
don félix.

Eh quoi ! seigneur, c’est vous qui faites tout ce bruit-là chez vous ?

lidoro.

Eh ! sans doute ; car chez moi on me traite en étranger, et outre que l’on ne m’ouvre pas, j’ai à me plaindre de l’homme que j’ai le mieux traité.

don félix.

En quoi vous ai-je désobligé, seigneur ?

lidoro.

En beaucoup de choses.

don félix, à part.

Hélas ! il sait tout… et le pis est que Serafina ou n’a pas eu la force de s’enfuir, ou n’a pas pu ouvrir la porte.


Entre DON CÉSAR.
don césar.

Quel est ce bruit, seigneur ?

doña violante.

Ah ! Nice, voilà don César !