Oui.
Moi ! et pourquoi ?
Ne faites point l’étonné ; car vous savez mieux que moi si vous avez ou non escaladé la maison d’un vieux gentilhomme et enlevé sa fille en tuant un écuyer à elle. Le duc de Parme vient d’en écrire au gouverneur, afin qu’on vous arrête, vous et la dame, qui se nomme doña Violante et qui est fille du seigneur Aurelio. (À don Félix.) Ainsi vous reconnaîtrez que je ne puis pas faire autrement que d’arrêter votre ami.
Quelle rencontre inconcevable ! C’est don Félix qu’il cherche, et non pas moi !
Est-ce que c’est moi par hasard qui aimais doña Violante ?
N’est-ce pas pour me perdre qu’elle dit faussement que j’ai voulu l’enlever ?
Et moi, comment puis-je avoir commis ce crime ?
Que dites-vous ?
Je dis, seigneur, que je n’ai enlevé aucune dame, et qu’on vous a trompé.
J’en serai charmé. Cependant rendez-vous à moi, et sans courir aucun risque vous serez ici mon prisonnier.
Songez, seigneur, que c’est par erreur et injustement que l’on accuse don Félix.
On se sera trompé de nom.
Êtes-vous don Félix Colona.
Oui.
Y a-t-il à Parme un autre cavalier qui se nomme comme vous ?
Non.
Eh bien ! c’est vous que l’on m’a désigné. Mais ne craignez rien ; il suffit que vous soyez avec don César, pour que j’aie pour vous