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MAISON À DEUX PORTES.

don félix.

Que signifient donc ces coups là-bas ?

calabazas.

Il n’y a pas là de quoi vous étonner. C’est sans doute un autre cavalier qui est devant une autre porte qui lui a inspiré une autre rage, et il la frappe comme vous frappez celle-ci.

fabio, dans l’éloignement.

Ouvre ici, Celia ! ouvrez ici, Laura !

celia, de la maison.

C’est mon maître, ô ciel !

don félix.

C’est le seigneur Fabio.

fabio, de la maison.

Quoi ! j’arrive ici pour être témoin de mon déshonneur !

On entend un cliquetis d’épées.
calabazas.

Vive Dieu ! on en est déjà venu aux épées par là-bas.

don félix.

Maudite soit la porte !

Il s’éloigne.


Entrent LISARDO et MARCELA.
lisardo.

Ne craignez rien, madame. Quoique l’on frappe à cette porte, celui qui frappe est un homme sûr.

marcela.

Conduisez-moi, Lisardo, je vous suis. Une fois chez vous, je serai tranquille.

lisardo.

Venez, madame, et ne vous cachez pas d’un homme qui m’accompagne. C’est un de mes amis.

marcela, bas, à Lisardo.

Serait-ce don Félix ?

lisardo.

Oui.

marcela, de même.

Mais songez que don Félix…

lisardo.

Eh ! madame, ce n’est pas le moment de prendre tant de précautions. Je vous réponds de lui. — Don Félix ?

don félix.

Qui va là ?

lisardo.

Moi, Lisardo.

don félix.

Que se passe-t-il donc ?