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MAISON À DEUX PORTES.

lisardo.

Celle-là même.

don félix.

Prenez garde ! comme la nuit est très-obscure, plus obscure qu’à l’ordinaire, puisqu’il n’y a pas de lune… il peut se faire que vous vous trompiez.

lisardo.

Je ne me trompe nullement. Voici la fenêtre à laquelle je dois frapper, et l’on m’ouvrira cette porte.

calabazas, à part.

Bon ! je sais la maison.

don félix, à part.

La fenêtre ! la porte !… Hélas ! que le ciel me protège !… C’est la maison de Laura, cette maison deux fois perfide.

lisardo.

Retirez-vous un peu, que je fasse le signal.

Il fait le signal.
don félix.

Vous me disiez, je crois, tout à l’heure, si j’ai bien entendu, que la dame qui vous attend est la même qui était cachée ce matin dans le cabinet ?

lisardo.

C’est juste.

don félix.

Et que l’autre qui est venue…

lisardo.

Silence ! on ouvre la fenêtre.

CELIA paraît à la fenêtre.
celia.

Tst ! Tst !

lisardo.

On m’appelle.

celia, à voix basse.

Est-ce vous, Lisardo ?

lisardo.

Oui, c’est moi.

don félix, à part.

C’est la voix de Celia.

celia.

Un moment !… Je vais ouvrir.

Celia se retire
lisardo.

C’est la suivante qui vient de me parler ; elle me disait qu’elle venait m’ouvrir.

don félix.

Avant qu’elle vous ouvre, un mot.