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NOTES.

quelle on lit la description de l’entrée de Marie-Anne d’Autriche. Cette pièce, très-probablement, a dû être composée à l’époque du second mariage de Philippe IV, vers 1649.

Cinquième observation. Sur les ouvrages de Calderon qui n’ont pas été imprimés.

Parmi les ouvrages de Calderon qui n’ont pas été imprimés, ou qui, du moins, n’existent plus aujourd’hui, nous regrettons vivement le poème sur la peinture, le poème sur la comédie, les intermèdes, et une pièce composée sur don Quichotte.

Il ne serait pas impossible, selon nous, de retrouver ces ouvrages ; ils doivent exister dans la bibliothèque du collège d’Oviedo, à Salamanque, à laquelle Calderon avait légué ses manuscrits. Il serait digne de l’illustre général qui préside aujourd’hui aux destinées de l’Espagne, d’ordonner des recherches à cet effet. Le duc de la Victoire montrerait ainsi la vérité du proverbe espagnol : La lance et la plume sont amies.

(11) Frontin mari-garçon et le Soprano.

(12)

Es comedia de don Pedro
Calderon, donde ha de aver
Por fuerza amante escondido,
O rebozada muger.

No ay burlas con el amor. Jorn. 2.

Es esta la cena, Hernando,
Que avia de prevenirnos ?
— Simon, si ; aquesta es la cena
Y scena de un poeta amigo
De cuchilladas, etc., etc.

Cada uno para si. Jorn. 2.

Que debe de ser comedia
Sin duda, esta de don Pedro
Calderon, que hermano, ó padre
Siempre vienen a mal tiempo.

Bien vengas mas. Jorn. 3.

(13) Pour apprécier la justesse de cette observation, il suffit de lire l’Alcade de Zalamea.

(14) On a remarqué que Lope de Vega, dans plusieurs de ses dernières comédies, avait plus volontiers procédé par des récits. N’était-ce pas une concession du vieux dramatiste à la poétique de son jeune rival ?

(15) Déjà au xviiie siècle, Linguet, dans son théâtre espagnol, avait exprimé une opinion semblable touchant les situations de Calderon : — « C’est surtout, dit-il, dans ce genre de beautés qu’excelle Calderon. Je ne puis me lasser de le dire, ce poète est, à cet égard, le plus grand génie qui ait jamais existé. » — Ces lignes, écrites à une époque de misérables pédans affectaient de rabaisser les poètes étrangers qu’ils ne comprenaient pas et ne pouvaient pas comprendre, font honneur au jugement de Linguet et à son indépendance d’esprit ; elles méritent qu’on lui pardonne l’imitation qu’il a donnée de quelques comédies du grand poète.

(16) Littéralement muy muger veut dire très-femme, la femme par excellence.

(17) Voy. Télémaque, liv.i, au commencement.

(18) Dans la notice qui précédera le théâtre choisi de Lope de Vega, nous parlerons avec détail de l’école de Gongora, les Cultistes (écrivains raffinés), et de la guerre que leur fit Lope de Vega.

(19) Il faut remarquer toutefois que, dans le récit dont nous parlons, Shakspeare a caractérisé avec beaucoup de finesse, par des comparaisons et des métaphores d’un goût équivoque, l’éloquence d’un soldat qui veut faire l’orateur.

(20) Dans le Laurier d’Apollon, publié en 1630, Lope de Vega disait en parlant de son jeune rival : « Par la beauté de son style et la douceur de sa poésie, il s’est placé au sommet du double mont. »

... En el estilo poético y dulzura
Sube del monte á la suprema altura.

El Laurel de Apolo. silv. vii.