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JOURNÉE II, SCÈNE V.

don césar.

Très-bien.

camacho.

C’est que, quand on manie un pistolet, on ne saurait prendre trop de précautions, autant pour soi que pour les autres.

don césar.

C’est juste.

Il s’éloigne.
camacho.

Et moi, est-ce qu’il faut que je reste ?

don césar.

Oui, Camacho.

camacho, au parterre.

Que toutes vos seigneuries soient témoins qu’il y a eu un laquais qui n’a pas suivi son maître[1].

Don César sort par une porte, et Camacho par une autre.

Scène V.

La maison du gouverneur. Une chambre. La nuit.
Entrent LISARDA et NICE, qui tient un flambeau.
lisarda.

Nice ?

nice.

Madame ?

lisarda.

Mon père est-il couché ?

nice.

Oui, madame.

lisarda.

Et don Juan ?

nice.

Il repose.

lisarda.

Et notre prisonnière ?

nice.

Elle est sans doute à pleurer dans son lit, car elle passe toutes les nuits à se lamenter et à gémir.

lisarda.

Ce sont ses larmes qui causent mon inquiétude. Ce cavalier peut-être… Et Celia, que fait elle ?

  1. Todas vuesas mercedes
    Sean testigos que huvo
    Un lacayo que se quede.

    Outre le compliment obligé qui termine toutes ses pièces, Çakleron s’adresse souvent au parterre, surtout dans ses comédies de cape et d’épée, par l’intermédiaire du gracioso. — Cela n’est arrivé, je crois, qu’une seule fois à Molière, dans l’Avare.