vous faites désirer. Vous avez causé dans cette maison plus d’un souci et plus d’une inquiétude.
C’est mon bonheur qui a voulu ces retards, puisque je suis toujours le bienvenu.
Oh ! que cet habit militaire vous sied bien !… comme vous avez l’air brave et vaillant !… Que j’aime ces aiguillettes, ces plumes !… — Vous ne dites rien à Lisarda ?
J’arrivais troublé par avance, et, en la voyant, je suis ébloui de l’éclat de sa beauté. (À Lisarda.) Excusez, madame. — Si celui qui a l’honneur de vous parler mérite une faveur si haute, daignez m’abandonner un moment cette main si délicate et si blanche, véritable carquois où l’Amour puise ses flèches… La renommée, madame, vous proclame au loin une beauté sans égale, et la renommée, contre l’ordinaire, n’a pas été généreuse envers vous, car vous pouvez vous plaindre d’elle. Mais non, ce n’est pas la faute de la renommée, c’est la nôtre. Elle vous a proclamée unique, et la réalité, cette fois, surpasse de beaucoup l’imagination.
Je n’ai jamais ouï rien de plus galant… (À Lisarda.) Répondez donc, ma fille, à cette courtoisie.
J’ai souvent entendu dire, seigneur, que l’Amour était fils de Mars et de Vénus. Je ne saurais en douter à cette heure en voyant qu’un soldat tel que vous a rapporté de la guerre d’aussi gracieuses flatteries.
J’arrête là les complimens. J’ai à cœur que le champ demeure à ma fille.
Je suis de même avis, seigneur, car personne ne serait assez hardi pour le lui disputer. — Qu’elle est aimable et belle et charmante !
Il est juste que vous vous reposiez, vous devez être fatigué de la route. Je vous offre une hospitalité sans façon ; vous serez logé en soldat ; vous me pardonnerez.
Je suis trop flatté que vous daigniez m’agréer pour hôte dans la sphère d’un astre divin.
Nice ! viens avec nous.