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JOURNÉE II, SCÈNE III.

crespo.

Mais je le ferai décamper, lui aussi.

don lope.

Allons, suivez les autres.

crespo.

Suivez-les vous-même, ou je vous ferai courir.

Ils se battent
don lope, à part.

Vive Dieu ! il se bat bien.

crespo, à part.

Vive Dieu ! il n’a pas peur.


JUAN accourt l’épée à la main.
juan, à part.

Pourvu que je le trouve ! (À Crespo.) Seigneur, me voici à votre côté.

don lope.

N’est-ce pas Pedro Crespo ?

crespo.

Moi-même. Et vous, n’êtes-vous pas don Lope ?

don lope.

Oui, je suis don Lope. Mais quoi ! n’aviez-vous pas dit que vous ne sortiriez pas ? Voilà un bel exploit !

crespo.

Je ne vois pas ce que vous avez à dire ; vous avez fait tout comme moi.

don lope.

Moi, c’est différent ; j’étais offensé.

crespo.

Et moi, à vous parler franchement, je suis venu me battre pour vous tenir compagnie.

des soldats, du dehors.

Marchons tous ensemble contre ces vilains pour les exterminer.

le capitaine, du dehors.

Prenez bien garde !

Ils entrent tous.
don lope.

Un moment ! Ne suis-je donc pas ici ? Que signifie cette conduite ?

le capitaine.

Les soldats s’amusaient dans cette rue à chanter doucement et sans bruit ; il s’est élevé parmi eux une dispute, et j’étais venu mettre la paix.

don lope.

Don Alvar, je sais parfaitement ce qui en est. Mais puisque voilà le village en révolution, je veux éviter un malheur. En conséquence, comme voici le jour qui paraît, je donne l’ordre que,