JOURNÉE DEUXIÈME.
Scène I.
Qui t’a dit tout cela ?
Tout ça m’a été dit par Ginète sa servante.
Ainsi, le capitaine, à la suite de cette querelle, vraie ou feinte, qu’il a eue dans sa maison, s’est mis à faire la cour à Isabelle ?
Et de telle manière, qu’il ne s’allume pas plus de feu chez lui que chez vous. Il ne quitte plus sa porte, et à tout moment il lui envoie des messages. Un méchant petit soldat son confident ne fait qu’aller et venir.
Tais-toi ; en voilà assez. En voilà même trop. Je ne saurais en digérer autant à la fois.
Je le crois bien ! avec un estomac aussi affaibli !
Allons, Nuño, causons sérieusement.
Plût à Dieu que ce fût une plaisanterie !
Et comment lui répond Isabelle ?
Comme à vous. Isabelle est une divinité du ciel, et les vapeurs grossières d’ici-bas n’arrivent pas jusqu’à elle.
Voilà pour toi, maraud : attrape !
Et vous, puissiez-vous attraper un bon mal de dents ! car vous m’en avez cassé deux. Mais, après tout, vous avez bien fait ; car ces meubles-là sont inutiles à votre service. — Voici le capitaine.
Vive Dieu ! si je ne considérais l’honneur d’Isabelle, je vous l’aurais bientôt expédié.