Oui, vive Dieu ! mais, quand il aurait été général, s’il eût offensé mon honneur, je l’aurais tué.
Si quelqu’un s’avisait de toucher le poil seulement du dernier de mes soldats, vive le ciel ! je le ferais pendre.
Et moi de même, si quelqu’un s’avisait seulement d’essayer de porter atteinte à mon honneur, vive le ciel ! je le ferais pendre également.
Savez-vous qu’étant ce que vous êtes, il y a pour vous obligation de supporter ces charges ?
Oui, avec mon argent ; mais avec mon honneur, non. Au roi, je suis prêt à donner mon bien et ma vie ; mais l’honneur est le patrimoine de l’âme, et l’âme on ne la doit qu’à Dieu !
Vive le Christ ! vous pourriez avoir raison.
C’est que, vive le Christ ! je n’ai jamais tort.
Je suis fatigué, et cette jambe, que le diable m’a donnée, a besoin de repos.
Qui vous dit le contraire ? À moi le diable m’a donné un lit, et il sera pour vous.
Et le diable l’a-t-il fait, votre lit ?
Sans doute.
Eh bien ! je m’en vais le défaire, car, vive Dieu ! je suis fatigué.
Eh bien, vive Dieu ! reposez-vous.
Le vilain est têtu, et il jure autant que moi.
Le don Lope m’a l’air mauvais coucheur, et nous aurons peine à nous entendre.