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les tapisseries



Vous savez aujourd’hui dans quel temple on enfourne
Et l’oubli pour hier, et l’oubli pour demain.
Et par là vous savez ce que tout homme ajourne :
Et c’est sa pénitence et c’est son examen.

Vous savez aujourd’hui ce que chacun détourne,
Le fisc et le larron et le voleur de nuit.
Et par là vous savez ce que tout homme suit :
Et par là vous savez où tout homme retourne :

Et c’est au vieux péché couvé dans le vieux cœur.
Et c’est au vieux palais d’antique turpitude.
Et c’est aux vieux genoux de l’antique habitude.
Et c’est aux vieux lacets du plus ancien traqueur.

Et c’est au vieux chenil de l’antique piqueur.
Et c’est au vieux fournil du plus vieux boulanger.
Et c’est au vieux courtil du plus mauvais berger.
Et c’est au pli fané des lèvres du moqueur.

Et c’est à ce tourment d’un vieil accent du chœur.
Et c’est au vieux château de longue lassitude.
Et c’est aux vieux tréteaux de fausse certitude.
Et c’est au pli grossier des lèvres du vainqueur.

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