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de l’homme entre deux. Et ils l’exaltent. La potence est plus haute ; et n’a-t-elle pas des bras ? Surgit alors la mémoire divine et le sublime exemple. Ainsi l’homme, criminel ou non, gibier de cachot mis et dressé en la hart, ou roi couché sur son lit de parade, l’homme est bien ce qui’il est, pourrissant entre deux morts obscurs : toujours dans la mort, et la grande victime qui les figure toutes ; toujours l’hostie qui a besoin du salut, même si elle le porte, et qui appelle la rédemption pour tout ce qui trempe, comme elle, dans le plein vase de la nuit.


II


Dans son portrait par lui-même, Naudin a le visage creux et usé avant le temps, des yeux mordants et caressants, le cheveu rare, une grande bouche spirituelle, le front rêveur : une tête de prêtre, qui a beaucoup regardé la misère des humains, qui l’a sans doute éprouvée et beaucoup confessée, sans dire si elle l’a secourue. Il a donné de ses traits à Villon ; et