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Il a compris l’immense portée de Villon. Il a pénétré bien avant dans l’homme et le poème. Il les a tant aimés, qu’il a pu les revivre. Il n’a pas été seulement celui qui commente ; mais un témoin, le compagnon de route qui a vu de ses yeux, et qui se souvient. Il a couché près de Villon, en prison et dans les meules. Il l’a suivi dans les galetas. Il a connu le visage de l’homme seul, quand il rêve ou réfléchit, et quand il dort. Quelles belles images Bernard Naudin pourrait nous donner, à présent, de Verlaine.

Il a vraiment créé un type de Villon, qu’on ne peut plus oublier, et qu’on ne séparera plus du poète. Or, c’est beaucoup dire. Villon n’est pas ce qu’on croit. Il ne s’agit pas d’un poète plus ou moins grand. Qu’il en soit l’ébauche imparfaite ou l’essai accompli, Villon est, en France, le poète.


Ici, tous les personnages et toutes les scènes sont nourris de vérité et riches de poésie. Naudin se garde avec soin de la couleur locale ; et il a trop de goût pour se mettre en peine de l’histoire. Il demande à son imagination la réalité vivante, qui n’est pas dans les