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les tapisseries



Vous n’avez plus connu que cette vilenie,
Ô pâle aïeule assise entre de pâles fleurs.
Vous n’avez plus connu que la longue avanie,
Aïeule déplorable aux yeux pâlis de pleurs.

Et moi je vous salue ô femme entre les femmes,
Ô vainement assise aux portes du jardin,
Plus bas que la poterne et le dernier gradin,
Et que la tubéreuse et que les jusquiames.

Et moi je vous salue ô la plus précieuse
Et la plus prosternée aux genoux du destin.
Et la plus enchaînée aux maîtres du festin.
Et la plus anxieuse et la plus soucieuse.

Et moi je vous connais seule silencieuse
Et seule naufragée aux rives de mémoire.
Et seule préposée aux rayons de l’armoire.
Et seule diligente et seule officieuse.

Et je vous aime tant ô la plus sérieuse
Et la plus prosternée aux genoux du travail.
Et la plus inconnue et la plus glorieuse
Et la plus accouflée aux portes du bercail.

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