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Sans remords, il n’est pas de craie luxure. Elle porte avec elle une supplication de Psyché, noyée dans les maléfices du désir.

Le remords charnel est la forme suprême du regret : non pas le repentir tout à fait ; mais le désespoir de manquer son rêve nourrit un regret terrible.

Il est si propre à la luxure, qu’elle ne se conçoit pas sans lui. Et telle est sa tristesse. Car si la luxure pouvait être satisfaite, elle ne serait que l’habitude du plaisir, ce boueux si content du pavé et de toutes les rognures qu’il y pêche. Or, la luxure est le recours de l’imagination contre toute habitude. La luxure est d’abord l’appétit que l’habitude dégoûte.

Tout poète, tout artiste, en son temps de luxure, fait oraison :

« Seigneur, vous voyez la fureur de mon péché, et si j’en souffre.