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Et nu à nu pour mieulx des corps s’aisier…
Tout aux tavernes et aux filles…
Pas ne le dy pour vous le reprouchier…
Car en amours mourut martir,
Où mieulx te plaist qu’onneur ceste meschance.

Villon, le premier aussi, me semble avoir connu l’extrême dépit de la luxure. Elle est ce qui déçoit le plus, en ne cessant jamais de séduire. Où commence la luxure ? et qu’est-ce enfin ?

Innocente comme le plaisir, mais moins heureuse, la luxure est l’inquiétude passionnée des sens, et l’ardente recherche d’une satisfaction qui fuit toujours plus lointaine, si même elle n’est pas inaccessible. Elle est le luxe des puissances charnelles, leur propre cruauté et leur noir ennui. La luxure est la part de l’esprit dans la volupté, et la folie de l’imagination amoureuse.

Combien d’amants se sont promis la