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une marée ; ou bien l’homme qui se perd dans la nature, sans autre élan que de s’y prêter. Là, celui qui décrit les objets, comme s’il faisait un inventaire, ou qu’ils fussent distincts de lui, et qu’il voulût en fournir la preuve. Ou encore, l’imagination toute puissante, qui s’efface des sentiments et des êtres, pour les reformer à sa propre image, sans même s’en douter.

Mais Villon n’est pas dupe. Non seulement il voit : il sait qu’il voit. Il se penche sur lui-même par vocation, sans le vouloir, sans y tâcher. Sa passion est celle-là, et voilà tout. Bien plus, sa maîtresse passion est de les comprendre toutes, même les plus secrètes, de les saisir par l’esprit, et de les renouveler ainsi pour son plaisir et son tourment. Comme il bouffonne avec génie, il avait l’étoffe d’un grand poète comique.

Voulant se connaître, tantôt il se